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A quelques mois de l’élection présidentielle américaine, les signes d’instabilité dans le pays se multiplient.
Avant même son élection, la légitimité de son président, M. Trump, avait été fortement contestée par certains médias, ses adversaires politiques et une partie de la population. Malheureusement pour lui, au fur et à mesure que l’on approche de la fin de son mandat, cette opposition risque de redoubler de virulence dans l’espoir de faire pencher la balance vers un changement d’administration en faveur du Parti Démocrate. A la veille de novembre, cette campagne pourrait se révéler, dans une ambiance survoltée, comme une des plus violentes de l’histoire du pays.
A cette situation démocratique assez particulière s’ajoute une contestation internationale de l’hégémonie financière des Etats-Unis. Lors de la mandature de M.Obama, le Dollar US (et son système de paiement) avait été utilisé comme une arme par les Américains à l’encontre de leurs adversaires, voire même de leurs alliés. Depuis, son statut de monnaie de réserve mondiale est de plus en plus remis en cause par des Etats étrangers et certains d’entre eux pourraient profiter de ce moment de faiblesse pour accentuer le désordre social américain.
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis ont été le référent de nombreuses démocraties du monde occidental. Par conséquent, des scènes d’agitation venant d’outre-Atlantique autour de l’élection présidentielle américaine auront une résonance inévitable au-delà de leurs frontières. En particulier, elles pourraient trouver un fort écho en Europe, notamment auprès de nations éprouvées par des années d’austérité, désabusées de leur classe politique ou meurtries par la crise sanitaire. Ainsi, des parties de l’Union Européenne pourraient s’agiter socialement en même temps que leur grand frère américain. Tout ceci avec, en toile de fond, une situation sanitaire qui n’est toujours pas maîtrisée.
Dans un tel environnement, la Réserve fédérale, représentée par son président Jérôme Powell, a et aura du pain sur la planche. Depuis mars 2020, cette banque centrale a réussi, à coup de trilliards, à stabiliser les marchés financiers. Cependant, elle devra faire beaucoup plus au regard du vide politique qui se profile dans les mois à venir. Elle devra apporter un soutien économique très direct pour éviter une cascade de faillites, des entreprises privées aux caisses de retraites en passant par des municipalités. Enfin, elle sera tenue de surveiller l’afflux de capitaux étrangers en quête de refuge dans la monnaie de réserve du monde, le Dollar US, si la fièvre sociale venait à contaminer fortement d’autres parties du globe.
Inévitablement, la politique de la Fed passera par le recours à sa fameuse planche à billets pour protéger, en priorité, le cœur du réacteur, à savoir les marchés financiers. Si des désordres de toutes natures se manifestent et s’amplifient, la planche à billets risque d’être de nouveau fortement sollicitée.
Certains grands argentiers du monde, ayant déjà remarqué cette réaction à maintes reprises par le passé, considèrent que la Fed s’est enfermée dans une seule et même réponse monétaire depuis des années. Si leur gourou salutaire est notre cher M. Powell, à l’approche de novembre, il pourrait bien être le seul…
Colonne par Steven Groslin, Executive Board Member et Portfolio Manager chez ASG Capital.
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